Les trois manières de lever les mains1
Selon Ibn-‘Abbâs (qu’Allah les agrée), le prophète (paix et salut sur lui) a dit : « Pour la demande tu lèves tes mains environ au niveau des épaules. Pour le pardon (« istighfâr
») tu pointes un seul doigt. Et pour la supplication (« ibtihâl ») tu tends tes deux mains. »
[Rapporté par Abou-Dâoûd et El-Tabarâni. Authentique par l’ensemble de ses chemins de transmission].
Il y a plusieurs hadiths décrivant les actions du prophète (paix et salut sur lui) et explicitant les circonstances pour les différentes manières de faire :
1 Fath el_bâri 2/517_518, 11/142_143. El-Azhiya P78_80. Charh el-adhkâr 7/247, 257_258. Cha’n edou’a lil-khatâbi P13_14. El-Insâf : 1/457. Charh ethoulâtiât lil-safârini : 1/653. Silâh elmou’min P106_117. el-dou’a lil-’aroussi 1/94, 102, 211_213. El-silsila essahiha n°595, 2491.
1- Première circonstance :
C’est le cas lors de l’invocation générale, aussi appelée : la demande (« mas’ala »), il s’agit de lever les mains au niveau des épaules ou proches de ce niveau. Ceci, en tenant jointes ses mains (se touchant par les flancs), les paumes de celles-ci dirigées vers le ciel. Il peut aussi les rapprocher de son visage (le couvrant avec), l’extérieur des mains dirigé vers la Qibla.
Ceci est la façon générale de lever les mains pour faire une invocation. Il en est de même durant « Al-qounoût » du witr, la demande de pluie, les six endroits d’invocation dans le pèlerinage, et autres.
2- Deuxième circonstance :
Lors de la demande de pardon (« istighfâr »), aussi appelée : la sincérité (« ikhlâs »), il s’agit de lever un seul doigt qui est l’index de la main droite.
Cette façon de faire est particulière au rappel (« dhikr ») et à l’invocation lors du sermon sur la chaire de la mosquée (Minbar), ainsi qu’au cours du « tachahhoud » durant la prière. Ce geste est légiféré au cours des différents rappels et unification d’Allah (lorsqu’on dit « lâ ilâha illalâh ») hors de la prière.
C’est cette seconde façon de faire qui explique le hadith d’Ibn-‘Abbâs précité, c’est aussi le cas du hadith d’Amâra Ibn-Rou’ayba qui a vu Bichr Ibn-Marwân au dessus du minbar levant ses mains. Il a alors dit : « Qu’Allah punisse ces deux mains, je n’ai jamais vu le prophète (paix et salut sur lui) faire plus que cela, puis il a montré son index droit. »[Rapporté par Mouslim].
Les hadiths concernant le fait de pointer son doigt au cours du « tachahhoud » durant et hors de la prière sont bien connus et très répandus.
3- Troisième circonstance :
Lors de la supplication (« ibtihâl ») qui est l’intensification et l’insistance dans la demande. La façon de faire consiste à tendre les mains vers le ciel, jusqu’à ce que se découvre la blancheur des aisselles. D’autres disent jusqu’à ce que se découvrent ses bras. Ceci, vu qu’ils sont fortement tendus.
Cette manière d’invoquer est pratiquée notamment à un moment de grande intensité ou adversité comme la sécheresse, ou autre évènement à repousser comme l’invasion d’un ennemi, etc
Cette façon est décrite par le hadith d’Anas (qu’Allah l’agrée) : « Le prophète (paix et salut sur lui) ne levait ses mains pour invoquer que durant la demande de pluie, il les levait jusqu’à ce que soit vue la blancheur de ses aisselles. »[Rapporté par El-Boukhari].
C'est-à-dire qu’il ne les lève aussi haut que lors de la supplication intense comme pour la demande de pluie. Ce hadith ne doit pas être compris qu’il faille rejeter le fait même de les lever dans d’autres situations, car les hadiths concernant la levée des mains pour une invocation d’ordre général sont très nombreux et rapportés par plusieurs compagnons (qu’Allah les agrée).
المصدر من كتاب الشيخ تجدوه مصورا في المرفقات رعاكم الله